Gard

Il y a ainsi des rencontres qui font chaud au cœur, celle du mercredi 20 juin à la Clinique des Cèdres de Brive-La-Gaillarde est de celles-ci.

Après une carrière exercée à Cochin, quelques mois de retraite, le Professeur Jean-Paul ESCANDE a repris du service dans sa Corrèze natale. De notoriété mondiale dans son domaine de la médecine, le médiatique professeur a été la référence de la lutte anti-dopage que le Président du Comité du Gard des Médaillé JSEA Pierre MOURNETAS a fréquenté dans les années 90.

Pierre MOURNETAS était chargé d’une étude sur le sujet, alors que la loi 99-223 du 23 mars 1999 relative à la protection de la santé des sportifs et à la lutte contre le dopage bouleversait les habitudes des fédérations alors que Mme Marie-George BUFFET était Ministre des Sports. Le Professeur Jean-Paul ESCANDE était pour lui le spécialiste incontournable, l’adepte du « Parler vrai » qu’il fallait écouter, c’était celui qui allait étayer le compte-rendu de ses recherches afin d’argumenter solidement ses publications, pour rédiger le mémoire et monter les expositions.

Le Professeur ESCANDE fut le Président de la première Commission Nationale de Lutte contre le Dopage prévue par la première loi antidopage du 28 juin 1989, mis en place par les ministres Michel ROCARD et Roger BAMBUCK qui décidèrent de commencer une lutte officielle contre la pratique du dopage dans le sport. Cette commission comportait trente membres actifs et trente suppléants. Il dira : « Les sportifs de haut niveau désignés n’y participèrent pratiquement pas, ce qui est compréhensible au plan humain. J’y ai trouvé cependant des personnalités de haut lignage du droit, de la justice, de l’industrie, des fédérations sportives, des associations, de la finance… Un monde multidisciplinaire passionnant et dans l’ensemble décidé à jouer un rôle positif ou destructeur dans ce projet qu’il fallait construire de A à Z ».

Jean Paul ESCANDE a œuvré sous cinq Ministres de la Jeunesse et des Sports de couleurs politiques différentes. Il explique : « Ce mandat étant reconductible, je l’ai exercé pleinement deux fois (1990-1996). Mon premier fonctionna sous Roger Bambuck et Frédérique Bredin sous les Premiers Ministres socialistes (Michel Rocard, Edith Cresson et Pierre Bérégovoy). Edouard Balladur nomma Michèle Alliot-Marie à laquelle succéda Guy Drut dans le gouvernement d’Alain Juppé, après l’élection de Jacques Chirac en 1995. Marie-George Buffet me rappela à cette fonction lorsque Lionel Jospin devint à son tour Premier Ministre. Je m’entendis très bien avec tous, sauf avec Guy Drut dont le nom rime peut-être trop avec abrupt, d’où ma première démission ».

A l’âge de la retraite, ayant repris la blouse blanche à la Clinique des Cèdres, il rayonne avec la renommée due à une carrière exceptionnelle : il débute des études médicales en 1956 à Paris, qui vont faire de lui successivement un externe des hôpitaux de Paris en 1961, puis un interne des hôpitaux de Paris en 1963. Il devient chef de clinique à la faculté-assistant des hôpitaux en 1968 et professeur des universités médecin des hôpitaux de Paris en 1974. Il deviendra chef de service en 1983. Dès le début de son internat, le Professeur Jean Hewitt lui propose une carrière de dermatologue et vénérologue. Il l'incite aussi à regarder du côté de la biologie. En 1970 il obtient un diplôme d'immunologie à l'Institut Pasteur. Il choisit plus tard d'orienter l'activité de son service vers les maladies lourdes, en particulier le mélanome malin et le SIDA. Il est d'ailleurs connu pour être le premier médecin à être confronté à un cas de SIDA en France en octobre 1981. 33 ans après, au cours d’un séjour familial en Corrèze et grâce à l’amitié qui unit le Docteur Pierre-André BOISSEAU et le Professeur Jean-Paul ESCANDE, les retrouvailles ont été possibles, histoire de converser et de constater combien le Professeur avait raison, combien ses déclarations et ses écrits sont toujours d’actualité.

Photo de G à D : Maryse LEPAGE (Communication Comité du Gard) ; Pierre MOURNETAS (Président Comité Départemental du Gard) ;
Dr Pierre-André BOISSEAU (Chirurgien de la Clinique des Cèdres de Brive-la-Gaillarde) ; Professeur Jean-Paul ESCANDE
(Dermatologue, vénérologue de la Clinique des Cèdres Brive-la-Gaillarde ; ancien chef de service de l’Hôpital Cochin de Paris).